Olivier Schwartz, dessinateur de deux albums Spirou à succès, est en dédicace à Legend BD
La république du centre ouest par Julien Pépinot
La Femme léopard, le deuxième Spirou vu par… Olivier Schwartz (avec Yann au scénario) vient de sortir. Le dessinateur de cette série parallèle du plus célèbre des grooms belges est de passage, aujourd’hui, à Orléans.
Comment l'avez-vous abordé ?
Pour le Groom vert-de-gris (le premier album sorti en 2009), j'ai souhaité partir sur la Seconde Guerre mondiale. J'imaginais Spirou contre les nazis. Un pendant européen au Captain America des années 1940 par Jack Kirby. Je trouvais que Spirou se prêtait bien à ça. Et comme Yann m'a dit que c'était sa période préférée ! On a réalisé une histoire punchy, presque un blockbuster, avec la finesse et la réflexion apportées par le scénario de Yann.
Le contexte a évolué au début de La Femme léopard.
Là on passe à la période pré-guerre froide, moins connue mais très intéressante. Les populations connaissaient des difficultés matérielles considérables. La nationalité belge de Spirou était intéressante à replacer dans le contexte du Congo et de la colonisation qui s'effrite.
Vous êtes quelqu'un de nostalgique ?
Par moments, même si je le vis bien (rires). Quand je travaille, je pense au vieux cinéma en noir et blanc. J'aime les contrastes que cela apporte. La couleur arrive après.
Votre Spirou est plus sombre, avec des problèmes d'alcool. Il s'adresse aux adultes ?
Non, ce sont des albums tout public. Les enfants peuvent avoir des parents alcooliques, il ne faut pas les prendre pour des débiles. À 10 ans, j'ai découvert le Capitaine Haddock et son penchant pour la bouteille. J'ai trouvé fabuleux que l'aventure rebondisse grâce à cette faiblesse. On peut nous reprocher de ne pas respecter l'éthique du personnage, mais on en explore une autre facette. C'est intéressant quand on se rapproche des problèmes des hommes. Et on a le droit car ce n'est pas la série principale.
L'éditeur n'intervient jamais ?
Pour l'instant, on a plus de liberté qu'on ne le croit. Dans l'album, il y a une fille dans un lit, on montre son sein. On aurait pu peut-être aller plus loin. Mais les auteurs ont l'habitude de s'autocensurer. Surtout que j'ai commencé par travailler pour les très jeunes.
Votre troisième album Spirou est déjà annoncé.
J'ai commencé à travailler dessus mais je ne peux pas dire quand il va sortir. Je n'ai pas de délais, c'est un grand luxe. Ce qui ne veut pas dire que ce sera plus lent que pour le précédent. Il me faut un an et demi pour dessiner un album de 62 pages.
Quels autres personnages aimeriez-vous reprendre ?
Gil Jourdan, Johan et Pirlouit, Oumpah-Pah, Spider-Man… Je ne suis fermé à rien. À chaque fois, je reviendrais à la genèse du personnage, quand le dessin n'est pas parfait, qu'il n'a pas atteint sa forme académique. Je trouve ça touchant et incarné. Tout est encore à dire et à faire.
Il vous reste du temps pour vos projets personnels ?
Actuellement, ma vie est « Spiroutisée ». Comme je ne sais pas faire deux choses à la fois, je mets tout ça de côté
Olivier Schwartz est en séance de dédicace, aujourd'hui à partir de 15 heures, à Legend BD (39, place du Châtelet à Orléans).
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