mercredi 6 avril 2022

Come back à Korallion

in Spirou 4382

Nouveaux auteurs, nouvelles aventures ! Benjamin Abitan, Sophie Guerrive et Olivier Schwartz vont faire s'envoler Spirou et Fantasio vers notre époque moderne tout en les replongeant dans la mythique cité sous-marine des Hommes-bulles...



Après de nombreuses révélations dans le journal Spirou, ils lèvent d'autres voiles sur ce projet-événement...


Benjamin, quel est ton parcours de lecteur, avec Spirou ?

Benjamin Abitan : Enfant, je n'avais pas la télé et ma mère m'emmenait une fois par semaine à la bibliothèque de La-Penne-sur-Huveaune, dans les Bouches-du-Rhône. J'y ai lu tous les Spirou dans l'ordre ainsi que la plupart des albums du rayon BD. À tel point qu'à 13 ans, j'avais décidé de devenir auteur ! Ma génération a découvert Spirou par les albums de Tome et Janry. Mais mon Spirou à moi c'est celui de Franquin. Quoi qu'il en soit, le personnage et l'amour de la BD m'ont toujours accompagné, même si j'ai travaillé pour d'autres médias, en particulier la radio.
Sophie Guerrive : Même chose pour moi : j'ai passé beaucoup de temps à lire des classiques de la BD à la bibliothèque municipale, au nombre desquels Calvin et Hobbes et Mafalda, deux sources d'influence pour moi. Avant d'attaquer notre scénario, j'ai lu ou relu beaucoup de Spirou. Comme je connaissais bien Le repaire de la murène et Spirou et les hommes-bulles, les images sous-marines de Korallion, m'étaient restées familières.

 
Benjamin Abitan : Travailler à deux scénaristes sur un album prolongeant Spirou et les hommes-bulles est cohérent, car à l'époque la logique studio était très présente, dans la création de Spirou ! Roba est par exemple crédité sur l'album des hommes-bulles et on sait à quel point Jidéhem était lui aussi actif sur la série. Sophie est déjà connue, dans le monde de la BD. Mais voir un illustre inconnu comme moi s'emparer de Spirou est finalement assez logique. Franquin, lorsqu'il est arrivé sur la série, n'était pas très connu ! Cela fait partie de la tradition de Spirou et Fantasio de permettre à des auteurs de s'y révéler.

Comme Franquin, vous vous êtes amusés à utiliser l'équipe de Dupuis et de la rédaction de Spirou, dans votre album.

Sophie Guerrive : Gaston Lagaffe a bercé mon enfance. C'était donc un vrai plaisir d'utiliser des personnages comme Lebrac et Mademoiselle Jeanne. Nous n'avons toutefois pas représenté Stéphane Beaujean, directeur éditorial de Dupuis, dans notre album, alors qu'un personnage aux fonctions presque similaires s'y trouve. Cela aurait été bizarre tant Stéphane a été impliqué dans l'écriture de notre histoire.
Benjamin Abitan : Jouer avec Lebrac ou encore Mademoiselle Jeanne, c'était comme plonger les mains dans une caisse de Playmobils, même si j'aurais adoré les sortir tous ! Un autre de mes regrets est de ne pas avoir écrit l'album, même pour partie, à la rédaction de Spirou. Les aventures de Spirou et Fantasio ont souvent été nourries par celles de la rédaction et inversement !
Olivier Schwartz : J'ai adoré dessiner Mademoiselle Jeanne. Dans Gaston elle était un peu godiche. J'ai gardé ça mais en essayant aussi d'en faire une belle fille. Deux pages avec elle ont été supprimées du scénario, alors que j'avais déjà réalisé des crayonnés assez profonds. Dommage ! Lebrac, en revanche, ne m'a pas inspiré. Je préfère Monsieur Boulier ou De Mesmaeker !

On sent par contre que tu as pris beaucoup de plaisir à t'emparer de Champignac.


Olivier Schwartz : Champignac, je l'ai bien senti dès le début. J'aime convoquer dans ma tête des gens que je connais ou des acteurs, afin de mieux rentrer dans mes personnages. Ce qui est étrange, c'est que parfois je pense même à plusieurs personnes à la fois, utilisant un nez, une jambe... Il faut croire que Champignac m'a évoqué beaucoup de gens que j'apprécie. Quand je dessine Spirou, je ne pense par contre à personne. Ou plutôt, pour être précis, au Spirou de Franquin et de Chaland.

Et Fantasio ?

Olivier Schwartz : J'ai essayé de lui faire une tête différente de celle créée par Franquin. Je trouvais qu'il avait la même tête que Spirou, mais en chauve et blond. Pour moi, la tête en forme de brioche, c'est pour Spirou. Fantasio, c'est une tête d'œuf, c'est d'ailleurs ainsi que Frank Le Gall et Émile Bravo l'ont croqué avant moi ! Quand je dessine Fantasio, je pense au colocataire de Hugh Grant dans Coup de foudre à Notting Hill. Et quand je dessine Spip, je pense à moi ! Car il s'agit d'un petit bonhomme observateur, qui essaye toujours de rigoler. Tour à tour lâche ou courageux, il est aussi très gourmand et plein de défauts !

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