samedi 3 août 2024

Entretien avec les auteurs

Dans le Spirou #4504 à paraitre mercredi prochain


Entretien avec Abitan et Schwartz


Bonus sur le site :

Dans "Qui arrêtera Cyanure ?", la dangereuse androïde est habillée comme Marilyn Monroe. Dans "La mémoire du futur", elle arbore également d'autres tenues...
B. Abitan : Il y a un glissement progressif dans l'album : Cyanure a d'abord l'apparence qu'on lui connaît déjà si on se souvient de l'album de Tome et Janry, c'est-à-dire celle d'une femme correspondant physiquement aux canons des années 1980. Mais assez vite on comprend qu'elle est maintenant affranchie de toute représentation matérielle. Dans une séquence de notre histoire, elle se fâchera et se transformera en géante. Ce passage a occasionné pas mal de débats entre nous, car Olivier avait d'abord dessiné Cyanure comme celle de Tome et Janry, alors que ma coscénariste Sophie Guérive et moi voulions lui donner une apparence moins sexualisée. Cyanure est donc devenue une sorte de mecha à la façon manga, ce qui conserve la citation indirecte à une certaine BD de genre tout en appuyant moins sur l'équation "féminine = sexy = dangereuse", qui pour nous fait partie de ce qui vieillit le moins bien dans "Qui arrêtera Cyanure" ?
O. Schwartz : Ce fut terrible pour moi, car j'avais entièrement dessiné cette séquence avec cette jolie robe ! Il fallait redessiner plein de cases dans plusieurs planches où elle apparaissait, et j'avais du retard ! D'abord réticent, j'ai malgré tout été conquis par l'idée de Benjamin et Sophie d'en faire un Goldorak au féminin. Mais ma « robote » reste plutôt sexy, je trouve...


Malgré ces différences avec la Cyanure de Tome & Janry, la vôtre fait toutefois des clins d'œil graphiques à ces derniers.
O. Schwartz : Dans "Qui arrêtera Cyanure ?", il y a par exemple une scène dans une casse auto que j'ai reprise presque à l'identique. J'ai beaucoup apprécié le travail de Janry sur cet album. Il réalise un tour de force en développant une vraie personnalité graphique, à la fois héritière de Franquin et de Fournier. Je n'avais pas été sensible au décalage graphique irrévérencieux de Janry lorsque j'étais plus jeune, je n'ai compris que récemment...

Les couleurs ont une importance toute particulière dans ce Spirou.
O. Schwartz : Personnellement, j'estime que le noir et blanc devrait se suffire à lui-même. Mais comme il paraît que les lecteurs préfèrent la couleur, pourquoi pas ! Et ici, c'est le cas grâce au talent d'Alex Doucet, à la fois mon assistant pour le gommage et le scannage des planches, mais aussi pour leur mise en couleur !

Spirou et Fantasio, Tome 57, "La mémoire du futur" - Disponible en librairie dès le 18 octobre

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